Sans nier l'existence de telles situations, elle s’attache, dans un récent livre à montrer les limites d’une telle vision. En s’appuyant sur de nombreuses enquêtes internationales, elle estime en effet qu’il convient au contraire de réhabiliter le management et ceux qui le mettent en œuvre au quotidien.
“Alors que les critiques sur le management s’accentuent, des études ont montré que la violence au travail prospère lorsqu’il est absent. Les résultats de certains travaux de recherche vont ainsi à contre-courant en démontrant le véritable problème du ‘management empêché’, notion qui réhabilite le rôle de régulation de l’activité par le management.” Si le management peut parfois être à l’origine du problème, le plus souvent, il contribue plutôt à le résoudre. Il convient donc de “réhabiliter le management en mettant en évidence ses rôles plus positifs de prévention et de régulation des violences au travail”.
Pour Caroline Cintas, il faut donc de cesser de voir dans les managers des “coupables” et plutôt les considérer comme des “responsables” de la prévention des risques, et singulièrement des risques psychosociaux. En effet, placé au cœur des questions organisationnelles et relationnelles, le manager est bien responsable du climat de travail qui s’instaure dans ses équipes. Comme l’écrit l’auteur, “apprendre à arbitrer, à construire des compromis acceptables par tous fait partie de la dynamique managériale”.
Cette conviction rejoint la nôtre : pour prévenir les risques, la capacité à mobiliser tous les membres de l'entreprise en prenant en compte les situations de travail réel compte souvent davantage que la seule volonté de se conformer formellement aux normes, règles et process qui, in fine, brident l'intelligence collective. L'évaluation et la prévention des risques se jouent d'abord sur le terrain au sein des collectifs de travail.
(1) “Violences au travail. L'organisation en débat”, Éditions EMS, novembre 2013.
Auteur : La rédaction de Point Org Sécurité