L’une des conséquences de la crise économique actuelle est la perte de confiance dans le système, les institutions et les hommes. Cette communication propose une réflexion sur une activité professionnelle dont la légitimité se construit essentiellement par la confiance accordée à ceux qui l’exercent. Il s’agit de la prévention des risques professionnels en entreprise. Nos recherches se déroulent à la SNCF et consistent en une observation participante des activités des conseillers en prévention, services de santé au travail et représentants désignés du personnel pour les questions de conditions de travail et de sécurité. Cette activité est désormais stratégique pour les entreprises du fait de l’évolution des exigences réglementaires. Au-delà d’une réponse à l’obligation légale de fournir les moyens nécessaires à la sécurité des travailleurs, l’activité de ceux que l’on nomme désormais les « préventeurs », répond à une obligation morale de l’entreprise.
Pour être efficace, la prévention des risques suppose une coordination des acteurs pour approche pluridisciplinaire des risques. Cette coopération suppose un effort de compréhension des différentes perceptions du risque. Ce dernier étant entendu comme un vecteur essentiel de la construction social de la réalité (Douglas et Widavsky, 1984). Nous présentons le travail du préventeur comme centré sur la confiance, entendu comme une attente de comportement ou « hypothèse sur une action future » (Simmel, 1999, p355). Nous étudions ensuite cette confiance par l’examen des croyances et savoirs qui jouent le rôle d’intermédiaire dans les relations sociales.