L'Anact a présenté hier, en avant-première, les résultats de son dernier sondage* mené avec le CSA intitulé « la place accordée à l'expression des salariés sur le travail et les conditions de travail dans l'entreprise ». Objectif de ce sondage : mesurer comment les salariés français s'expriment sur leurs conditions de travail.
Une majorité de salarié parle de ses conditions de travail…
« Premier enseignement de ce sondage : une majorité de salariés parle régulièrement de leurs conditions de travail », indique Dominique Vandroz, directeur général adjoint de l'Anact - 72% des personnes interrogées déclarent en effet parler régulièrement de leurs conditions de travail au sein de leur entreprise et dans la vie privée (73%).
Mais la taille de l'entreprise joue. Les salariés d'entreprises de plus de 500 salariés et ceux ayant des représentants du personnel évoquent plus leurs conditions de travail que ceux travaillant dans des petites entreprises ou dans les entreprises n'ayant pas de représentants, souligne l'enquête.
…mais de manière informelle
Parmi les sujets de prédilection des salariés en matière de conditions de travail, l'enquête de l'Anact cite les relations de travail, le contenu et l'organisation du travail. Mais l'évolution professionnelle, les sujets de sécurité et de conditions physiques de travail ainsi que la conciliation vie professionnelle et vie privée sont aussi abordés.
Néanmoins, il ressort un élément important de l'enquête : la majorité des discussions autour des conditions de travail sont informelles et se font entre collègues. « Il n'y a pas de lieux ni de moments particuliers pour en parler, mais quand on en parle, c'est avec ses collègues ou avec l'encadrement direct », décrit l'enquête. Les échanges avec les représentants du personnel et la direction sont cités par les personnes interrogées de façon plus secondaire.
« En revanche, lorsque l'on en parle avec la direction, il y a en général plus d'effets », note Dominique Vandroz.
Aller plus loin dans les réflexions
Selon le directeur général adjoint, l'étude révèle que « si l'on parle bien des conditions de travail, on pourrait aller plus loin ». « Il y a des marges de progression pour parler des conditions de travail de manière plus encadrée et plus poussée, pour avoir des résultats plus concrets ». Sa réflexion est confirmée par ce chiffre : pour près de 40% des salariés interrogés en moyenne, ces discussions [sur les conditions de travail] n'ont aucun effet.
Ces observations mènent elles-mêmes à d'autres questions telles que la lisibilité de l'action des CHSCT, leur formation, et le sentiment de distance que peuvent avoir les salariés par rapport à cette instance.
* 1011 salariés ont été interrogés en ligne du 5 au 15 septembre 2012 parmi un échantillon représentatifs des salariés français actifs occupés de 18 ans et plus
Auteur : Par Marianna Reyne, actuEL-HSE.
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