Ces données, recueillies par l'Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE), illustrent combien les nouvelles technologies ont modifié nos façons de travailler.
Interrompus en moyenne toutes les 12 minutes !
“Nous sommes désormais interrompus toutes les douze minutes en moyenne, tandis qu'il faut environ une minute à notre cerveau pour regagner en efficacité optimale”, souligne Matthieu Scherrer, rédacteur en chef du magazine Management dans un récent dossier consacré à la concentration. À l’instar de nombreux autres observateurs du monde professionnel, il estime que cela n’est pas sans risque pour notre productivité bien sûr mais aussi pour notre équilibre psychique.
Les experts de l'ORSE font ainsi le diagnostic d'une montée des risques psychosociaux liée à de mauvais usages des courriels. Ils déplorent notamment “les sentiments d'urgence permanente et d'isolement face à la prise de décision, l'intrusion dans la vie privée, l'accélération des rythmes de travail, la remise en cause des collectifs de travail par une amplification des conflits et une communication de mauvaise qualité.”
Pour un usage raisonné des nouvelles technologies
Faut-il alors rejeter ces nouvelles technologies ? Certes non ! En revanche, il convient d’en promouvoir un usage raisonnable et raisonné. C'est bien sûr là affaire de discipline individuelle mais aussi d'éthique collective. L'ORSE a ainsi mis au point une “charte d'utilisation des courriels” utilisable comme “point de départ d'une discussion entre salariés, managers, direction des ressources humaines, direction informatique et représentants des syndicats”.
Prendre le temps de la réflexion
Cette démarche s’apparente à celle qui peut naître lors de l'élaboration du document unique d’évaluation des risques professionnels. En effet, celui-ci doit également veiller à prendre en compte l'impact des nouvelles technologies sur nos pratiques professionnelles. Et, plus globalement encore, il représente un moment privilégier pour prendre du recul sur nos habitudes de travail individuelles et nos modes d'organisation collectifs. En prenant le temps de réfléchir à l'évaluation des risques, on s'autorise aussi à porter un regard neuf sur nos manies individuelles et nos process collectifs. On les questionne et on les remet en cause. Cette démarche est souvent fructueuse. Elle permet en effet d’apporter des améliorations porteuses d'efficacité économique et sociale.
En ce début d’année, période traditionnellement propice au bilan et à la réflexion, tel est le voeu que nous vous adressons : celui de saisir, dans les semaines ou les mois à venir, cette occasion de couper, quelques heures, votre smartphone ou votre messagerie électronique. Pour réfléchir ensemble au moyen de prévenir les risques et améliorer ainsi l’efficacité de votre organisation.
(1) Guide “Pour un meilleur usage de la messagerie électronique dans les entreprises”, téléchargeable sur www.orse.org.
(2) Management, janvier 2012.
Auteur : La rédaction de Point Org Sécurité
