Des certificats globalement en stagnation : 13 ans après sa publication, la norme ISO 14001 en France affiche des résultats timides par comparaison à ses homologues européens. En 2009, elle se positionnait à la huitième place pour la progression du nombre de certificats délivrés, avec 1196 certificats délivrés de plus que l’année précédente, soit derrière la Chine (16121), le Japon (3983), la Roumanie (2979), la Hongrie (1659), l’Italie (1620), le Royaume-Uni (1457) et la République Tchèque (1366), juste devant la Thaïlande (930) et la Russie (783).
Au total, ce sont 4678 certificats qui ont été délivrés en 2009 en France contre 3482 l’année précédente.
Première explication pour justifier ce classement : un système français peu incitatif à la fois en termes financiers et d’allègements réglementaires par rapport à d’autres pays. « La France croit plus à la réglementation qu’en ces systèmes de management, constate Eric Salaun, Directeur Général de DNV Business Assurance, nous n’avons pas retrouvé dans la même ampleur les aides qu’il y avait eu pour la certification ISO 9001 ».
Les mesures comme la réduction de la TGAP ou une réduction des contrôles ne semblent pas influencer la décision des entreprises.Une étude sur l’impact des aides de l’Ademe en matière de certification ISO 14001 montre que 47 % des entreprises certifiées prises en compte dans l’étude ont été aidées par l’agence : 26 % de manière financière et 21 % par un soutien méthodologique (guide PEE) ou un conseil (adresses, choix de bureaux d’étude, comment démarrer, etc.).
« A mon sens, la crise fin 2008 et début 2009 a freiné les ardeurs des industriels, estime Pierre Roumieux, directeur adjoint d’EGIS Environnement et ancien membre de la délégation française de l’ISO qui a travaillé à l’élaboration de la norme 14001, les entreprises sont également fortement interpellées par le discours de la RSE…et peuvent être tentées par cette démarche sans passer par une certification environnementale ».
Autre « concurrente » de l’ISO 14 001 : la certification QSE.
« Lorsque les entreprises ne possèdent aucune certification, elles préfèrent se lancer dans une démarche de type OHSAS 18001 plutôt que 14001 : elles estiment que cela sera plus fédérateur et qu’elles y trouveront plus leur intérêt, par rapport par exemple aux cotisations CRAM et assurances », pointe Patrick Alouin, chef de produit ISO 14001de LRQA.
La démarche de système de management environnementale (SME) par étape pourrait cependant insuffler une nouvelle dynamique notamment pour les PME. Son référentiel est constitué de trois niveaux intégrant chacune une partie des exigences de la 14001. L’entreprise gravit les étapes vers la certification en 2 à 3 ans en moyenne. Ce qui lui permet plus de souplesse pour gérer ses ressources financières et humaines.
« Au démarrage de l’ISO 14001, les certifiés étaient essentiellement de grosses entreprises industrielles issues de la mécanique ou de l’électronique, depuis 3-4 ans nous constatons une augmentation de la demande des sociétés dans le secteur de la construction et des services aux entreprises », note Béatrice Poirier, chef de projet au département innovation et développement d’Afnor Certification. Lire la suite de l'article...
Auteur : Dorothée LAPERCHE, pro-environnement